mardi 25 février 2014

Mardi 25 février :
Je me sent mal. J'en ai marre, je suis usé de moi même. Je me sent lourd, fatigué, encombrant pour les autres. J'ai envie de partir, de fuir, d'aller loin tout seul. J'ai envie de parler, de me confier, de vider mon sac, j'en ai besoin mais je ne sais pas auprès de qui le faire. Ma femme bien sur, je lui dit tout, mais lui parler de ça tous les jours c'est lourd à supporter. J'en ai marre de l'épuiser avec ça, j'en ai marre d'être pas bien.
Ca fait 35 ans que ça dure. 35 ans pendant lesquels je me suis toujours demandé ce qui ne tournais pas rond chez moi. Déjà enfant j'étais à l'écart, j'avais à peine un copain, paumé lui aussi bien souvent. Tout gosse j'avais déjà besoin de m'isoler, d'être seul par moment. Ma chance était d'habiter un petit village dans la campagne Française, d'environ 600 âmes, et le calme absolu régnait en maître. Un vrai bonheur dans les moments de crise. Mais aujourd'hui j'habite Dakar, capitale houleuse comme toutes les capitales dépassant les 2 millions d'habitant j'imagine. J'aime Dakar, sa circulation anarchique, sa population cosmopolite, son bruit de fond, le chant des mosquées en cœur aux heures de prières, sa folie de ville qui ne dort jamais. Mais quand je suis en crise de manie comme vendredi, où tout m'insupporte alors tout cela devient un enfer, et dans ces moments là je rêve de mon village ou je n'entendrais rien d'autre que le vent léger dans les feuilles des ormes et des chênes majestueux qui peuplaient mon jardin.
Mais avec ma tendre épouse nous allons nous trouver des champs à acheter et cultiver et un terrain pas loin du bord de mer pour se faire un nid douillet dans un village à 80 km de Dakar. Le weekend je pourrais y trouver du calme et cultiver mon jardin, chose qui me passionne et m'apaise tout particulièrement. Je m'y vois déjà, et d'y penser je sent en moi un grand bonheur venir. Ça c'est la vie que je veux, ne dépendre de personne que du temps qu'il fait, me lever le matin et aller voir mes cultures, faire mes expériences de semis, de greffe et apprendre de la nature. Etre au calme et pouvoir m'isoler facilement. Avec 5 hectares de terre on pourrais même en vivre complètement et ne faire que ça. Et je pense que c'est vers cette vie là que je vais m'orienter, une vie simple et heureuse.

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